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Confinés, les Français épargnent

Confinés, les Français épargnent

En cette période de confinement et de restrictions pour faire face au COVID-19, les Français ont tendance à épargner plutôt qu’à dépenser. Ainsi le taux d’épargne dépasse la barre des 25%. Une situation qui est critiquée par le gouvernement qui prône un retour à l’investissement.

Confinement : quelles conséquences sur les habitudes des français ?

Le confinement chamboule la vie des Français. Pendant les huit semaines prévues de confinement, la plupart des ménages continuent à percevoir des revenus. Les déplacements étant très limités et seulement autour du domicile, 75% des Français auraient ralenti leurs dépenses et réalisé des économies depuis le début de la crise sanitaire selon l'Observatoire Cetelem en mars 2020. Ce serait 55 milliards d’euros d’épargne que les foyers auraient accumulé puisqu’ils ne peuvent plus dépenser autant que d’habitude. Elle pourrait même atteindre 100 milliards d'euros d'ici septembre 2020. Xavier Ragot estime que « si la consommation reste atone, alors la récession sera profonde. Si elle se reprend vite, la crise sera amoindrie d'autant »

Les Français ne sont pas prêts à investir en raison des craintes sanitaires et économiques. D’autant que selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE),  le confinement pourrait mettre au chômage 400.000 personnes de plus. Par conséquent, si malgré l’aide aux ménages les plus modestes, la consommation ne repart pas « alors la question d'une taxe sur l'épargne se posera », estime Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.

Quels sont les produits d’épargne les plus sollicités ?

Les Français se dirigent vers des produits financiers souples et faciles, où ils pourront retirer sans problème. Le livret A est un exemple, au mois de mars 2020, il a enregistré plus de dépôts que de retraits de la part des épargnants. Ainsi, la collecte mensuelle a atteint 2,71 milliards d’euros un montant qui n’a pas été aussi haut depuis 2009.

Une situation qui inquiète les économistes et le gouvernement

Mercredi 15 avril 2020, Bruno Le Maire exprime son inquiétude à propos de cette nouvelle tendance à épargner, il dit « ce n'est pas d'épargne dont nous avons besoin aujourd'hui pour notre économie, mais d'investissement ». Il en va de même pour l’économiste Patrick Artus, qui craint qu’on passe d’une épargne forcée à ce que l’on appelle une « épargne de précaution ».  Une situation dans laquelle les épargnants économisent de l’argent pour des dépenses imprévues plutôt que de toucher à leur épargne sur le long terme (assurance-vie, plan épargne logement, etc…). Même une baisse du taux d'intérêt du livret A, de 0,75% à 0,50% en février 2020 n’a rien changé.

C’est un véritable enjeu qui se joue pour la France : la consommation est l’un des principaux moteurs de l’économie. Néanmoins, la situation n’est pas désespérée. Même si les Français s’inquiètent pour leur épargne, la plupart d’entre eux estiment être suffisamment équipés pour passer cette période et espèrent pouvoir retourner à leur vie normale d’ici la fin du confinement.